LES PHOTOS POST-MORTEM
Aujourd'hui j'aimerais parler d'un sujet assez…délicat
je dois bien l'avouer. Il s'agit de la photographie post-mortem ou photographie
funéraire. Si vous êtes une personne sensible, je vous déconseille de lire cet article car il
s'avère choquant. Le rapport que nous avons actuellement
à la mort, n'est pas le même que celui des temps passés. Autres temps autres
mœurs !
Cette pratique voit le jour avec l'invention de la
photographie. En 1839, Louis Daguerre
invente le Daguerréotype et permet de rendre accessible le portrait à toutes
les couches de la société. Avant cela, les familles faisaient appel à des
peintres pour réaliser des portraits. Vous vous imaginez bien que faire appel à
un artiste avait un certain coût et à cause de cela, seules les riches familles
pouvaient se permettre de se faire immortaliser sur une toile. Le daguerréotype
permet de démocratiser le portrait et c'est ainsi que les gens se sont mis à
faire de plus en plus de portraits funéraires. C'est vraiment entre le 19ème
et le début du 20ème
siècle que cette pratique connait un vrai « boom ». A l'époque
Victorienne en Angleterre, en Europe occidentale et elle va même s'expatrier en
Amérique du Nord.
Image trouvée ici |
Je vous vois déjà frissonner d'horreur en voyant ces
quelques photos, mais vous savez, à cette époque les choses n'étaient pas aussi
simples que maintenant. Aujourd'hui nous
avons la chance de bénéficier de conditions de vies clémentes,
les progrès technologiques, médicaux, d'hygiène, etc,
font que le taux de mortalité a vraiment reculé (je parle là, des pays
développés). Mais avant, il n'y avait pas tout ça, la mortalité infantile
crevait le plafond (pardonnez-moi l'expression), les familles devaient
s'estimer très heureuses si elles ne perdaient pas au moins un ou deux enfants.
Si on avait la chance de vivre plus de 60 ans c'était une chance. Et de ce
fait, la mort était quelque chose de très présent dans la société. De nos
jours, la mort est quelque chose qui doit être cachée, celle-ci n'était pas
taboue. Faire une photo post-mortem n'était donc en rien un désir glauque et
malsain, mais tout simplement pour garder un souvenir du défunt. Elle
participait également au processus de deuil et permettait de garder un souvenir
de la personne décédée.
Les photographes cherchaient sans-cesse à améliorer l’esthétisme
de leurs clichés et de ce fait, tout était mis en œuvre pour donner un aspect
vivant à la dépouille du défunt. On usait de certains stratagèmes comme par
exemple, la colorisation des joues en rose pâle ou en rouge, on coloriait en
noir les pupilles pour enlever l’aspect vitreux des yeux, on utilisait
également des supports, des sortes de tuteurs pour faire tenir une personne
debout ou bien droite lorsqu’elle était assise sur une chaise ou un fauteuil. Je
vous assure que pour l’époque, je trouve que certains résultats sont bluffant.
Il est parfois difficile de faire la différence entre une personne morte ou
vivante.
Photos simples : C’est le mode le plus simple. La
personne est prise en photo dans son lit le plus souvent, les yeux fermés, elle
est comme endormie. Il n’y a aucune mise en scène.
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Photos avec les familles : Appelées aussi « de
repos ». Dans ce type de photographies, les défunts sont entourés par les
autres membres de la famille. Par exemple, on aura la photo d’un enfant assis
sur les genoux de sa mère. Ou encore se reposant sur un canapé.
Image trouvée ici |
Photo représentant des scènes de la vie quotidienne :
Sans doute le plus dérangeant des trois types. Parce que c’est une véritable
mise en scène qui est organisée. Le corps du défunt peut être placé debout à
côté d’une barrière ou bien assis en train de prendre le thé, lire, bref, il
est plongé dans des scènes représentant des actes de la vie quotidienne.
Bluffant! On dirait que cette jeune femme est bien vivante. Là |
Photo trouvée ici |
Après le milieu du 20ème
siècle, cette pratique c'est peu à peu essoufflée, car la photographie
c'est banalisé. Cependant, cette pratique a perduré surtout en Europe de
l'Est. Mon compagnon m'a révélé que son arrière-grand-père avait pris
des photos post-mortem de son épouse lorsque celle-ci venait de décéder.
En faisant quelques recherches, j'ai aussi pu lire dans des articles
que ce phénomène continuait encore d'exister, notamment en Amérique du
Nord. Une photographe, Martine Gendron, proposait ses services dans un
hôpital canadien. Cette dernière propose à des parents endeuillé, de
prendre quelques clichées de leur(s) enfant(s) mort-né(s). A la Nouvelle-Orléans Miriam Burbank
a été embaumée, à la demande de ses filles, afin de pouvoir lui rendre
un dernier hommage. Son corps a été installé dans son salon et entourée des objets qu'elle affectionnait tout particulièrement.
Dispositif permettant à un corps de rester debout, parfaitement immobile. |
(Sources: Wikipedia